Et si on partait...

Dimanche 26 juillet

Brrr, ici, c'est l'hiver, il fait froid, il pleut et on vit dans un van.

Par contre, aux Tonga, il fait chaud et y a des plages !

Du coup, on s'est décidé à y passer carrément un mois ! À vrai dire, c'est le livret du wwoof qui nous a donné des idées (vous pensez bien qu'on ne se serait pas permis cette folie sinon !). On a même réussi à se dégoter un wwoof pour les 15 premiers jours dans l'île principale. Ce qui fait que ca nous revient pas cher. Et comme nous sommes déjà à l'autre bout du monde, les billets aller-retour pour le royaume de Tonga ne sont qu'à 150€ : il y a vraiment pas de quoi ne pas hésiter, n'est-ce-pas ?

On part ce lundi 27 juillet à 6h du matin ici et on arrive vers 11 là-bas. Notre hôte - qui de loin, par mail, a l'odeur d'un esclavagiste ! - vient nous chercher à l'aéroport. On va bosser dans une plantation avec vanille et café. Mais on vous en dira plus quand on y sera. Normalement, internet devrait être accessible, donc on essaiera de tenir à jour notre blog.


« Bizarre, vous avez dit bizarre » 4

Samedi 25 juillet

Commençons par de petits détails culturels.

À Cambridge (mais comme d'autres communautés rurales), on voit des paires de chaussures sales ou des bottes posées comme ça à l'entrée de magasins, banques ou cafés. Intrigant. Mais nous avons l'explication : des affiches sur les vitrines demandent aux usagers de retirer leur « dirty boots » (bottes sales). En pratique, les fermiers ont pris l'habitude de les enlever d'eux-même pour ne pas salir, comme à la maison. Et comme les Kiwis marchent souvent pieds-nus (ou en chaussettes parfois), ça coule de source.




On a observé aussi qu'au restaurant ou dans les pubs, les éclats de rire fusent. Les Néo-Zélandais ne semblent avoir aucune gêne avec le fait de rire aux éclats, bruyamment et joyeusement. On n'a pas vu de mains honteuses couvrir les bouches béantes pour masquer l'indélicatesse. Cette joyeuse habitude se retrouve également au milieu des musées et des bibliothèques, ce qui les rend beaucoup plus vivant que les tombes silencieuses dans lesquelles nous errons à nos moments perdus (avec ou sans Damien !). Ce qui se confirme aussi par la turbulente présence de classes entières ou de familles dans ces institutions sacrées que la marmaille s'approprie sans complexe. Assez surprenant et agréable (très, pour Pauline).

Passons maintenant à des aspects plus politiques, et donc moins drôles.



Il y a un assez curieux référendum qui s'organise en ce moment, apparemment à l'initiative des citoyens. Les affiches qu'on voit posent la question : « Est-ce que la claque par les parents dans l'éducation des enfants doit être pénalisée ? ». Ça fait un peu peur pour les Français moyens que nous sommes de légiférer sur ce point. Il semblerait en discutant avec nos hôtesses que le référendum porterait plus sur le fait de battre ses enfants, ce qui revient à demander « Êtes-vous pour ou contre battre les enfants ? » ;P. Et normalement, les enfants sont déjà protégés par la loi. En tout cas, ce référendum est très bizarre...



Par contre, une mesure a été prise par le précédent gouvernement pour ajouter de l'acide folique dans le pain afin de réduire les risques de fausse couche. Alors que les gouvernements annulent joyeusement les dispositions de leurs prédécesseurs sans vergogne, là, bizarrement, c'est pas possible. Pourtant, la population est majoritairement contre et les boulangers protestent contre cette médication aveugle et de masse. D'autant que si on réfléchit deux minutes, on ne voit pas pourquoi les enfants, les hommes et les femmes qui ne sont pas enceintes devraient se coltiner de l'acide folique sans raison ! Et là, pas de référendum, on vous jure ! Ils ont tout de même réussi, après moultes controverses à retarder l'application.

Wwoofing chez Tanya & Charmaine

Vendredi 24 juillet

Après une première semaine de repos forcé pour cause de maladie (contagieuse, de surcroît), la deuxième semaine chez Tanya et Charmaine est passée très rapidement.

On a coupé du bois, étendu du mulching (dit "paillage" en francais, mais ca peut etre avec des copeaux de bois, ou autres), enlevé les mauvaises herbes, ramassé de la bouse de vache, planté des oignons (ça y est, maintenant on sait faire !), jardiné encore, préparé des marmelades et planté des Pohutukawa (les fameux arbres aux fleurs écarlates qui nous ont beaucoup marqué à notre arrivée).



Mais ce qu'on apprécie le plus, c'est l'ambiance très détendue de nos hôtesses. Elles nous ont même invité à leur cours de Tai Chi et à la soirée du club de golf local ! Et en l’occurrence, c’est plus une soirée resto qu’autre chose. Ca fait déjà plein de fois qu’on voit des bâtiments de clubs utilises très tard dans la nuit (c'est-à-dire 21h !) ou toutes les générations se retrouvent autour d’une bière ou d’un repas. Pour les endroits recules comme Awhitu Peninsula, c’est le lieu de rencontre pour tous les voisins du coin (qui peuvent être a plusieurs km de distance). L’ambiance est familiale et détendue, les gens en profitent pour se raconter les potins et regarder du coin de l’œil comment chacun se porte… En tout cas, nous ca nous a bien plu, d’autant que le Sticky Date Pudding (« Cake aux dates collant ») du dessert était a tomber par terre !

Nos journées commençaient à 9h et on s'arrêtait déjà à 11h pour une bonne pause café, biscuits, fruits qu'il était difficile de réduire à moins d'1/2h avec tous nos papotages. Et notre journée finissait à 13h, autant dire que c'était peinard. D'autant que notre bungalow privé était quasi luxueux !


Elles nous ont même invité notre dernier vendredi à un repas d'école maori (avec cuisson à l'étouffée dans le four traditionnel, le hangi) mais malheureusement Charmaine s'est trompée : ces festivités sont pour la semaine d'après !! Vraiment dommage...

On est content d'avoir rencontré des nanas si intéressantes, accueillantes (pratiquement des mamans !) et qui nous ont fait découvrir pas mal de choses, de leur histoire personnelle aux émissions de la télé maorie à la Arte en passant par pléthore de livres sur l'art maori et la permaculture, des confitures et pesto à volonté. Ces deux semaines (enfin, une grosse semaine) seront passées trop vite.

On leur dit au revoir demain pour partir vers de nouvelles aventures...

Awhitu Peninsula,

Depuis le lundi 13 juillet

Nous sommes installés pour deux semaines chez Charmaine et Tanya, un charmant couple qui vit à 1h au Sud d'Auckland, isolé au bout d'une péninsule, à 30 km du bourg le plus proche.

Tanya a exercé de hautes fonctions à l'assistance sociale de NZ. Charmaine a été principale d'un collège de jeunes filles d'Auckland. Toutes deux, comme beaucoup de « blancs »de leur âge, n'ont jamais rencontré de maoris avant leurs 20ans. Toutes deux sont ébranlées par les interventions émouvantes de femmes maories qui révèlent le racisme et la violence intrinsèques des institutions et la menace de mort qui pèse sur la culture maorie. Après de profondes remises en causes, elles tentent d'apporter les changements au sein de leurs institutions. Tanya se verra mise au placard tandis que Charmaine parviendra à apporter de gros changements au sein de son collège.


Mais toutes deux décident finalement de se retirer sur une propriété de 11 hectares il y a 17 ans, en demandant au préalable -chose exceptionnelle- l'autorisation à la tribu maorie. Elles fondent leur action sur les idées de la permaculture et de la sauvegarde du patrimoine naturel et culturel indigène. Elles ont planté plein d'espèces exotiques au noms parfois étranges (bananes, feijoa, paw-paw, cherimoya, tamarillos, avocats etc.), des arbres natifs, une vingtaine d'espèces de lin (flax), un jardin de légumes etc. Elles ont même une mangrove et un point d'eau pour se baigner.



Et nous, on est logé dans le « Banana Bungalow » (tout un programme!), où l'on profite du grand luxe : une baraque à soi, une douche chaude à l'intérieur, une cuisine, des mandariniers tout autour et même une couverture chauffante réglable sous le drap !! Après le van en hiver, on se régale. L'hospitalité est une de leur qualité. À l'heure de la pause à 11h, le café est accompagné de muffins fait maison, de mandarine, tamarillos, fruits icecream et plein de bonnes choses.

Par contre, après une demi-journée de travail, Pauline chope la maladie que Sami traînait et Charmaine et Tanya nous impose le repos et en plus, elles ne travaillent pas le week-end ! Autant dire que ça faisait très longtemps qu'on n'avait pas rien fait à ce point là (et c'est bien agréable) et qu'on a légèrement l'impression de squatter. Mais rassurez-vous, Pauline a été très vite guérie et moi aussi.

La permaculture, c'est un design de jardin et/ou de maison qui vise à l'efficacité maximale avec une intervention minimale, basée sur une bonne connaissance de la nature et une observation fine du lieu. Placer les lieux les plus fréquentés au plus près de la maison et les moins fréquentés à distance proportionnelle. Autre exemple, placer le poulailler contre le mur sud de la serre, ainsi les poules aident à garder la température de la serre durant la nuit, et en hiver, le soleil de la serre réchauffe les poules, tandis que le CO2 rejeté par les poules améliore la croissance des plantes. De même, il est facile de placer les poules là où l'on veut labourer, comme ça elles font le travail toutes seules, elles se nourrissent en même temps et fertilisent le sol. Une barrière d'arbres et plantes natives a été plantée pour protéger la maison et le jardin du vent. Des lavandes et marjolaines ont été placées autour du jardin pour attirer les insectes bénéfiques et repousser les lapins et les opossums.

Et accessoirement, on n'a ni entendu parler ni senti le moindre tremblement de terre ou tsunami ! Faut dire, que comme Tanya et Charmaine habitent près de l'aéroport international d'Auckland, on entend pas mal de gros oiseaux en partance passer au-dessus de nous ! ;)

La découverte de la NZ

Samedi 18 juillet


« En 2570 av. J.C., la grande pyramide de Gizeh en Égypte était achevée mais les lointaines îles de NZ étaient vides d'histoire humaine. Vers 1200 av. J.C., la civilisation de Lapita s'étend sur l'ouest de la Polynésie. En Europe, la civilisation romaine croît et meurt. Vers 700 ap. J.C., l'Empire arabe s'étend et en 1066 les Normands conquièrent la Grande-Bretagne. Et la NZ demeure invisible, inconnue. Il faudra deux autres siècles avant que des explorateurs de l'est de la Polynésie posent finalement les yeux sur ce pays du bout du monde. » Maori Peoples of New Zealand, p.32.

La tradition maorie raconte que vers 925, Kupe, parti d'Hawaiki avec sa femme et ses enfants, découvre le premier la NZ. Sa femme, apercevant la terre, s'est alors exclamée « Ao tea roa », le Long Nuage Blanc. Ils repartent raconter leurs exploits à Hawaiki, la terre mythique des origines. Selon une théorie longtemps admise, une Grande Flotte de sept canoës débarque vers 1350 donnant ainsi naissance aux différentes tribus (iwi). Aujourd'hui, ce mythe, créé en grande partie par un « ethnologue » du XIXème siècle est remis en cause. De multiple canoës sont arrivés, d'origines différentes, sur plusieurs générations. 70 à 100 femmes ont suffit à établir la population maorie, estimée à plus de 100 000 à l'arrivée de Cook.

Les ancêtres des Maoris ont utilisé les îles de Kermadec et de Norfolk (au Nord de la NZ) comme étapes au cours de leur migrations successives avant d'arriver en NZ. Ils ont emporté avec eux le taro, la kumara, le yam, le cabbage tree, le chien et les rats. Une étude ADN de ces derniers a démontré que leurs lignages provenaient de plusieurs îles du Pacifique, confirmant ainsi que l'origine diverse des Maoris.


Durant l'expansion dans toute le Pacifique, les Polynésiens ont vraisemblablement effectué de nombreux allers-retours entre les îles, répandant ainsi les bases d'une culture commune. Mais pour une raison inconnue, après la colonisation de la NZ, les échanges entre les îles se réduisent et s'arrêtent. Une culture originale émerge alors, la culture maorie.


La date d'arrivée et le point de départ sont toujours sujets à caution. La date acceptée aujourd'hui est aux alentours de 1300. Leurs terres d'origine semble se situer dans la région autour de Tahiti et des Marquises.


Quoiqu'il en soit, les premiers arrivants issus d'îles tropicales, ont du se confronter à un climat plus rigoureux avec des changements de saison, un temps d'ensoleillement différent. Ils ont dû adapter leur méthode de culture à ce nouveau pays. Le climat était trop froid pour la noix de coco, le breadfruit et la banane que les Polynésiens connaissaient. De même si le porc a été importé, il n'a pas survécu. Ils ont utilisé les ressources locales comme les fougères. Pour la culture de la kumara, ils ont dû ajouter des cendres et des copeaux de bois pour réchauffer le sol. Avec l'hiver, ils ont appris à stocker leurs récoltes et à créer de nouveaux vêtements. Ils ont également découvert un éco-système original : aucun mammifère, des oiseaux sans prédateur, différentes sortes de moa (sorte d'autruche jusqu'à 250kg) et d'autres poissons.

La colonisation du Pacifique :

Samedi 18 juillet

Les archéologues pensent que la population polynésienne descend de la civilisation de Lapita, dont les racines remontent à Taïwan. Cette dernière conquiert complètement les îles du Pacifique occidental, de l'Archipel de Bismarck jusqu'aux Tonga, répandant en moins de 10 générations la civilisation la plus étendue n'ayant jamais existé. Leurs migrations ne sont pas dues au manque de nourriture ou à la surpopulation, puisqu'ils avaient assez de terres, mais plutôt à des motifs culturels : curiosité, prestige, religion, soif d'expansion ou autre.


C'est un véritable programme de colonisation : leurs navires, de larges canoës à balancier transportant des familles entières, sont chargés de plantes à cultiver et d'animaux domestiques. Les Polynésiens, leurs descendants, utilisant les mêmes techniques, ont même découvert l'Amérique du Sud vers l'an 1000, ramenant dans leurs îles la kumara (patate douce), importée ensuite en NZ.

Les navigateurs de Lapita explorent principalement en direction du sud-est, contre les vents dominants. Leur stratégie est de découvrir et revenir. En navigant contre les vents, ils peuvent retourner facilement, et en sécurité, à leur point de départ. Chaque île trouvée sert ainsi d'étape à la prochaine exploration.

Pour localiser les terres, les Lapita et les Polynésiens s'aident de la migration des oiseaux : ils ont pu spéculer la présence d'une terre comme la NZ en observant le départ à chaque printemps du coucou à longue queue et et son arrivée du sud à chaque automne. Ils ont pu également suivre les baleines migrant chaque hiver des îles chaudes à l'Antarctique.


Ils se dirigent grâce aux nuages, dont les formes, les mouvements et les couleurs indiquent la présence de terres : un récif est indiqué par des nuages rosés, la base de nuages surmontant des forêts sont sombres ou verts etc. La forme des vagues rebondissant sur les terres peuvent servir de guide jusqu'à 300km des côtes. Les courants marins, la présence de certains poissons, la couleur de la mer, la présence de débris sont d'autres indices. Et bien sûr, ils utilisent leur parfaite connaissance des étoiles dans leur navigation. Les itinéraires de voyage sont par la suite transmis de mémoire ou par les chants.

Excellents navigateurs, leurs canoës à balancier sont adaptés parfaitement à l'océan et peuvent parcourir de grandes distances emportant avec eux jusqu'à une centaine de personnes avec nourriture, bétail et plantes à importer. Bougainville écrit ainsi que leurs canoës évoluent autour d'eux « avec la même aisance que si nos navires étaient à l'ancre ».

Cook déduit que les habitants des différentes îles du Pacifique ont la même origine. Mais à son retour, les grands esprits ne peuvent envisager que des peuples de l'âge de pierre aient eu les capacités technologiques de se répandre sur une telle distance.

Le wwoof, il y en a qu'on essayé...

Du 6 au 12 juillet

Après quelques semaines hyperactives (sic), on a enfin une réponse de quelques hôtes pour du wwoofing. Lundi matin, on repart donc direction Whitianga dans le Coromandel nord pour vivre dans une communauté existant depuis les années 1960. Sami attend beaucoup d'eux pour apprendre leur fonctionnement. Malheureusement, à l'arrivée nous apprenons que les derniers permanents sont partis quelques jours plus tôt et qu'il ne reste que deux « permanents » de moins de 6 mois dont une famille d'Israëliens au visa d'un an et 3 autres wwoofers..

Chaque participant a sa propre maison donc on nous installe dans la maison Magnolia au nom prometteur. Et effectivement, la vue sur la baie de Whitianga le matin est magnifique. Malheureusement, les toilettes à compost sont à construire, le fourneau est inefficace et les blattes énormes. Les derniers occupants n'étant pas partis depuis très longtemps, on a la chance de ne pas avoir de rats qui pullulent ici (on a en même aperçu un dans la salle commune alors que tout le monde était là!). En gros, la communauté est mourante, sans moyen, il faudrait tout recommencer à zéro pour avoir des bases saines et y rester 6 mois minimum. Devant le désespoir de Pauline et la paranoïa montante de Sami devant les blattes et les rats, nous repartons malgré l'ambiance vraiment très sympa et tout ce qu'on aurait pu y apprendre.


On en profite alors pour finir le tour du Coromandel : manger des moules fumées à Coromandel Town, apprécier l'océan serein éclairé par un soleil d'hiver, rouler le long des plages jusqu'à Thames et retourner dans le Waikato.


Et la météo annonce deux jours de soleil ! Une petite pause à Te Aroha nous permet deux petites ballades pour admirer les plaines du Waikato et les villes nouvelles au plan parfaitement carré.


On retourne à Hamilton pour voir ses célèbres jardins. Le long de la rivière Waikato, des jardins d'ornements japonais, chinois, indien, renaissance italienne, anglais et américain sont distribués en étoile.


Un autre espace est réservé à des jardins producteurs : herbes aromatiques, légumes, arbres et fleurs parfumés ainsi qu'un potager auto-suffisant pour une famille de quatre. Et un Pa protège les cultures maories.


Ce week-end nous avons rendez-vous à Tauranga avec Clem et Steff pour se raconter nos aventures autour d'un bon repas indien. Clem nous offre même un vin chaud pour finir la soirée avec leurs collègues argentin et français.


En faisant nos courses, nous rencontrons une famille de l'île Maurice, tout content d'entendre parler français. Ils nous invitent le lendemain pour partager un repas typique de leur île, histoire de faire connaissance. Nous nous régalons d'une daube de poulet et des faratas (promis on met les recettes sur l'autre blog) et avons vraiment l'impression de se faire une après-midi en famille. Moment magique de notre voyage.


Nous commençons lundi un Wwoof chez Tanya et Charmaine dans la péninsule d'Awhitu, qui s'annonce confortable (garanti sans rats, ni blattes géantes !).

Maui, héros du Pacifique

Dimanche 5 juillet


Maui est un demi-dieu farceur, fils d'une déesse du vent et d'un descendant de Tiki. Il est le personnage central de plusieurs cultures du Pacifique.


Né prématuré et jeté par sa mère dans l'océan, Maui est élevé par ses tantes, déesses du vent. Après plusieurs années, il retourne dans sa famille. Son père Te Ranga le baptise alors Maui-tikitiki-a-Te-Ranga pour lui donner enfin son mana (prestige, puissance).


En ce temps-là, Te Ranga est forcé de chercher chaque jour le feu chez Mahuika, la grand-mère de Maui. Intrigué, Maui remplace un jour son père et obtient d'elle un de ses ongle source du feu. Mais Maui l'éteint dans un ruisseau et recommence ce petit jeu jusqu'au dernier ongle. La fantail Tikatika, compagnon de Mahuika reporte sa fourberie. Quand il retourne la voir, elle lui jette du feu pour le punir. Maui s'échappe en se transformant en faucon et invoque la neige pour éteindre l'incendie tuant dans le même temps sa grand-mère. Il récupère sa mâchoire pour se faire un hameçon magique. Il retrouve la fantail, la compresse et apprend que Mahuika avait caché le feu dans l'arbre Kaikomoko. En frottant le bois, le feu apparaît.

Maui apporte ainsi le feu à l'humanité.


Mais il est fainéant et n'aime ni la pêche, ni la chasse, trop inefficaces. Ses deux femmes se plaignant, il finit par façonner un hameçon à barbes et une lance à encoches barbées. Maui suit ses frères et leur prouve l'efficacité de ses inventions, qu'ils adoptent.

Maui apporte ces nouvelles techniques de pêche et de chasse aux oiseaux aux hommes.


Les journées sont trop courtes pour Maui car le soleil passe trop vite. Maui va donc voir sa tante qui prépare chaque matin le repas du soleil et apprend que celui-ci dort dans un cratère. Maui y place un piège et lorsque le soleil sort, Maui l'étrangle et le frappe avec sa hache magique Ma-Toritori. Le soleil accepte alors de raccourcir sa course dans le ciel. Brûlé pendant la bataille, le demi-dieu plonge dans l'océan mais garde une peau sombre.



Maui se gausse d'avoir la meilleure récolte entre tous. Cependant son cousin Maru a un jardin encore plus beau. Malgré plusieurs tours, Maui ne réussit pas à le surpasser. Jaloux de sa supériorité, Maui se cache et le tue de sa hache.

Ainsi advient le premier meurtre de l'histoire.


Pour contredire ses femmes qui se plaignent encore de sa paresse, Maui décide de pêcher le plus gros poisson. Il persuade ses frères de partir avec lui. Il utilise son hameçon magique et se frappe le nez pour façonner un appât avec son sang. Récitant des karakias (incantations), il attrape un énorme poisson. Le poisson, Te Ika a Maui, est l'île du Nord et leur canoe, Te Ika a Maui devient l'île du Sud tandis que l'ancre est l'île Chatham.

Maui demande à ses frères d'attendre qu'il ait fini les prières aux dieux avant de commencer à manger le poisson. Avides, ses frères n'obéissent pas. De colère, Tangaroa le dieu de l'océan, secoue l'île, formant montagnes et reliefs.

C'est le 3e Mal, après la guerre des dieux et le premier meurtre par Maui. C'est la séparation définitive entre l'humanité et les dieux.



Quand un homme meurt, son corps retourne à la terre (car la première femme a été créée de la terre) tandis que son âme se dirige vers Hine-nui-te-Po, la Déesse de la Nuit, à te Reinga. Mais Maui refuse cette mortalité. Excepté les oiseaux, personne n'ose lui venir en aide. Maui leur ordonne le silence durant le rituel pour ne pas réveiller la déesse. Il se déshabille, laissant apparaître sa peau brûlée et ses tatouages, et pose à terre son hameçon et sa hache magique. Il entre par le vagin de la déesse et les oiseaux retiennent leurs rires. Mais Tikatika la fantail se souvient du traitement de Maui quand il voulait découvrir le secret du feu. Elle rit, suivie des autres oiseaux et réveille la déesse qui dévore alors Maui.

Ainsi disparaît Maui qui voulait donner l'immortalité à l'humanité.


Cambridge, encore un jour magique dans notre voyage !

Vendredi 3 juillet

Notre voyage a encore connu de folles aventures de plus en plus épanouissante. A Cambridge, alors que le temps s'améliore, Pauline est malade et reste toute la matinée couchée dans le van (et dans le vague) pendant que Sami est coincé encore une fois dans un café (mesure de quarantaine oblige).

Pauline se décide à aller voir le médecin qui lui demande les symptômes : une grosse fièvre (39,1 quand même !), des maux de crâne, des courbatures, de la fatigue, de la toux et une gorge douloureuse. Répondant fidèlement à la description, il diagnostique l'influenza, autrement dit une grippe.



Le plus étrange quand on va voir un médecin en NZ (si c'est pareil à chaque fois), c'est qu'il donne des conseils, des petits fascicules et pas d'ordonnances. En gros, il conseille du repos, de boire et de l'aspirine. Ca, on peut faire, on s'installe pour quelques nuits dans une auberge de jeunesse à Hamilton (histoire que Sami est quelque chose à faire).

Mamans, ne vous inquiétez pas, ça va déjà mieux, on espère que Sami y échappera !

A part ça, on commence un wwoof lundi dans le Coromandel, histoire de ne pas être coincé dans le van avant notre départ.

Les toilettes, une autre aventure chez les Kiwis

Mercredi 1er juillet


On vous a déjà dit qu'ici on trouvait des toilettes partout, propres, avec du papier, du savon pour se laver les mains, etc. À Cambridge, on a carrément eu le droit à du classieux : une porte qui s'ouvre et se ferme automatiquement, une petite musique pour couvrir les bruits indélicats, du papier toilette dispensé à la feuille grâce à un bouton, la chasse d'eau qui se déclenche quand on se lave les mains ! Bon bien sûr, en cas de panne électrique, on se retrouve coincé dans un 2m², sans lumière et juste la cuvette pour s'asseoir.


Mais à Cambridge comme dans beaucoup d'autres endroits, il y a des Superloos, traduire « Super WC ». Souvent il y a aussi des douches pour par cher, voire même gratuites. Merci la NZ !



Il y a aussi d'autres surprises. À Hamilton, dans un café à la mode, les pissotières sont surmontées de deux écrans qui permettent de ne pas perdre une goutte du match même quand on boit trop de bières. Bizarrement, on trouve ces mêmes écrans au-dessus des lavabos chez les femmes.



Les distributeurs proposent non seulement des capotes, mais aussi de l'eau de cologne, du lubrifiant, des tampons et même des brosses à dent avec dentifrice. Peut-être que ça existe aussi en France, mais normalement, nous avons des toilettes à la maison avec tout le nécessaire.



Waikato, c'est pas qu'on s'ennuie mais presque

Du 22 juin au 1e juillet


La région du Waikato au sud d'Auckland est la seule que nous n'avons pas encore vue. Et comme nous n'avons toujours ni boulot, ni wwoof où se réfugier, on visite... sous la pluie ! Ce qui fait qu'on n'a pas fait grand-chose. Autant dire qu'on connaît Bruce par cœur !


Par contre nous avons pu faire du camping sauvage à outrance, étant donné que des douches publiques sont accessibles à Cambridge et Te Awamutu pour 1$ maxi ! Autant dire qu'elles sont presque devenues notre deuxième maison.


À cause de la pluie, nous avons passé le temps dans les cafés, se faisant jeter à la fermeture soit17H ! (Ou 22H pour les pubs si ils ont du monde). On s'est d'ailleurs fait à l'habitude néo-zélandaise de payer au comptoir en arrivant. Mais à Hamilton, ce n'est pas toujours le cas. Du coup, on s'est fait courir après par le serveur car on avait oublié de payer !

Au passage, on a quand même été au musée de cette ville qui a une collection intéressante d'artefacts maoris et une galerie contemporaine.


On a voulu pousser jusqu'à Raglan, sur la côté ouest, réputée pour ses plages idéales pour surfer. Mais bien sûr, on se réveille sous un rideau de pluie... avec un arrière goût d'East Cape ! Même pas une vaguelette potable, rien ! ;)


Le Waikato a été la scène de guerres Maoris-Colons au XIXe siècle (on vous racontera un autre jour). Le mouvement maori a été très fort mais a fini vaincu, spolié (comme dans les autres régions d'ailleurs) et s'est réfugié au King Country, plus au sud. On passe donc devant des petits monuments commémorant deux de ces batailles. Mais il y a aussi des monuments plus grands et plus centraux pour les chefs alliés, alias collabo (évident, non ?). À Orakau, un mémorial est dressé en l'honneur des 300 maoris, dont femmes et enfants, qui ont éfficacement résisté à 15OO soldats de sa majesté très bien armés. Dessus est posée un « mere » en jade, une arme de grande valeur et transmise de génération en génération... brisée. C'est émouvant.



La météo s'améliorant, nous partons à la réserve de Maungatautari, une montagne volcanique dont les centaines d'hectares sont enclos et tous les nuisibles éliminés. Au bout d'un moment, l'appareil photo tombe en panne juste avant de tomber nez-à-nez avec une araignée géante, des Kererus, pigeon des bois natif qu'on n'a jamais vu de si près, et des Kakas, un perroquet natif en voie de disparition. Et quand on dit nez-à-nez, on était à moins d'un mètre... et trop frustrés ! Finalement, nous sommes revenus le lendemain pour se venger avec quelques photos !




Un petit tour jusqu'à Matamata nous a permis de voir les plus hautes cascades qu'on ait jamais vues : les Wairere Falls font 150 mètres de haut et sont visibles depuis la route. La ballade nous a coupé le souffle et les jambes mais ça valait le coup.



La photo fait un peu pays des hobbits mais c'est normal, c'est a Matamata que Peter Jackson a installe sa Comte.



Après tout ça, retour à Cambridge pour une douche et aller dans un des rares cafés ouverts le soir, le Prince Albert s'il-vous-plaît.